Maître l'Prof à un tableau collé...

Publié le par LDT

Tenait dans sa main une craie. Trente élèves rentrent dans sa classe et s'installent bruyamment à leurs tables. Maître Prof se retourne face à ses élèves et dit:

-.......................

La classe ne réagit pas. Il retente:

-...............

Puis s'échauffant quelque peu, il prend sa craie et tape en rythme sur le tableau pour faire taire ses élèves. Quand il se retourne encore, il dit avec un demi-sourire forcé:

-J'espère que je n'aurai pas a faire le silence de cette manière à chaque fois que vous rentrerez en classe!

Un élève:-OUAW ESCUSEZ-NOUS MSIEUR L'PROF, C'EST JUST' QU'ON ETAIT EN TRAIN D'SE RACONTER UN TRUC TROP MARRANT, MAIS C'EST BON VOUS POUVEZ VOUS PRESENTER MAINTENANT!!!

Avec un départ pareil, pas trop la peine que j'écrive qui domine dans cette classe. Ou dans ce collège. Ou dans cette éducation nationale. L'école qui prodigue savoir et diplômes et donne un statut social dès sa sortie à un élève donne surtout du savoir en pantouflardise et des diplômes pour plaire au gouvernement. Eh oui chers lumières du savoir et de l'avenir professionnel, j'ai bien peur qu'aucun diplôme ne donne de connaissance réel du monde du travail ou d'un travail en détail. Les connaissances basiques ne suffisent pas, et ne pas le reconnaître est à mon sens une des erreurs de l'éducation actuelle. Mais bon, je ne suis pas prof, ni spécialiste de l'éducation, ni un Expert en Diplômes. Juste un sociologue doublé d'un psychologue, c'est tout(autodidacte dans les deux cas).

Le problème bien avant la réelle utilité de l'école en société, pour une société qui a décidé de toute manière de se structurer sur un modèle très technocratique, c'est de savoir comment inculquer aux jeunes le goût du savoir, sans quoi ils ne sauront jamais y voir l'intérêt, et de quoi assimiler ce savoir. Autrement dit cela ne sert à peu près à rien de leur faire avaler des livres entiers si derrière ils ne se servent pas de leur tête pour réfléchir à ce qu'ils ont lu et s'ils ne sont pas fichus de s'y intéresser pour telle ou telle raison, ou ne serait-ce que la curiosité.

Comment forcer un jeune à apprendre? C'est très simple. Vous leur montrez le monde, et vous leur expliquez comment il fonctionne et comment ils doivent s'y intégrer. Bien sûr, vous êtes très aidé: la télévision et la société du spectacle en général sont là pour leur expliquer comment se faire du fric facile et baiser le plus possible, comment la "coolitude" est le summum de la vie humaine, comment le devoir absolu de l'humain est d'être le Surhomme, non, pas celui de Nietzsche, celui de Nike(pas la déesse grecque), qui est tellement trop cool et génial il est super je veux ses godasses à cinq cents euros, ma mère est trop radine elle pige rien elle veut que j'achète des godasses pas cher elle croit que c'est juste pour marcher par terre, putain les vieux pigent que dalle!

Les vieux pigent que dalle parce qu'ils ont d'autres choses plus importantes à piger.

Le prof est, je le repense subitement, le malheureux observateur du simplifié de la société, où l'on peut ressentir au mieux ce que la société elle-même présente de plus simple et de plus accessible, ce vers quoi les gamins et les adolescents vont. Ce n'est pas un manque d'autorité seul que les profs ont. C'est un manque de raison d'être. Bien sûr, donner des baffes à des gosses qui se prennent pour des "jeunes normaux" qui ne veulent que s'amuser en classe, c'est normal. Renier le physique, même le physique violent, que le gamin lui connaît, c'est lui offrir la possibilité de contrôler ce terrain alors que le prof se l'interdit. Un coup de règle ou une claque n'a tué personne passé l'âge de sept ans que je sache. Mais l'autorité professorale, celle du maître, provient du physique, provient des punitions, provient du savoir, provient du règlement qu'il peut imposer et du traitement des élèves dont il peut décider...provient avant tout de son droit d'être le Maître en classe, celui qui commande. L'éducation des "pédagogues" est devenue une éducation des pédophiles(pas dans le sens criminel!), une éducation de gens qui se préoccupent bien plus des volontés enfantines que du tirage de l'enfant vers les lumières du savoir.

Or l'école, au-delà du fait qu'elle soit clouée au sol par la bêtise généralisée qui est le devoir de cette société, peut quand même tirer des gamins vers une envie au savoir, que l'on obtient qu'en y ayant goûté. Pour cela, il faut une autorité clairement remise dans les mains du prof, et des élèves clairement remis dans leur rôle de soumis. Par les punitions physiques ou morales et en redonnant un peu d'utilité aux diplômes(BAC en tête, il ne sert à rien, sinon à prouver que vous n'êtes pas débile...), l'école devrait déjà avoir de quoi remettre ses moutons sur les rails... après pour redonner à des jeunes le besoin absolu de bosser et d'apprendre, là il ne reste qu'une solution pour les profs: faire revenir aux bonnes valeurs sociales autres que celles décrétées par le marchandage total. Voter Le Pen quoi...

Louis D. Tisserand

 

Je suis encore très en retard...pour me faire pardonner de mes quelques réguliers, ceci. Attention c'est moins classique qu'avant.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
<br /> Article très bien écrit. Bonne argumentation.<br /> <br /> "Bien sûr, vous êtes très aidé: la télévision et la société du spectacle en général sont là pour leur expliquer comment se faire du fric facile et baiser le plus possible, comment la "coolitude"<br /> est le summum de la vie humaine, comment le devoir absolu de l'humain est d'être le Surhomme, non, pas celui de Nietzsche, celui de Nike(pas la déesse grecque), qui est tellement trop cool et<br /> génial il est super je veux ses godasses à cinq cents euros, ma mère est trop radine elle pige rien elle veut que j'achète des godasses pas cher elle croit que c'est juste pour marcher par terre,<br /> putain les vieux pigent que dalle!"<br /> <br /> Excellent passage.<br /> <br /> En revanche je n'adhère pas à l'ultime paragraphe.<br /> <br /> Si on essayait de remédier à ce que vous décrivez dans le passage que j'ai cité plutôt que de penser à réinstaurer les punitions physiques et/ou morales ?<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Je crains que soigner le mulitiplicateur du problème ne soigne pas le problème. Si la société du spectacle meurt et est remplacée, notre situation passera d'en-dessous de la mer à au moins à<br /> flot, mais nous serons encore loin de pouvoir espérer un sursaut civique ou intellectuel de notre jeunesse, peu importe combien nous en avons besoin. C'est en tuant cet insupportable haut-parleur<br /> de la connerie marchande que sont les médias actuels qu'on arrivera à faire redémarrer le cerveau des jeunes arrêtés entre la pub pour Coca et celle pour McDo, mais il faudra encore de l'autorité<br /> pour faire tout de même changer les choses, je pense.<br /> <br /> <br /> <br /> La violence n'est une solution que quand la raison ne marche pas...mais quand il n'existe pas de réelle raison comprise et acceptée, même une fois viré l'étrange lucarne à crétin, je crois que la<br /> violence est la seule méthode pour amener à obéir. Et eventuellement une fois l'obéissance acquise on pourra passer à la raison. C'est dur mais c'est tout ce qu'il y a à mon sens.<br /> <br /> <br /> Merci de me lire autant et d'écrire, presque personne ne le fait, surtout que je n'écris plus depuis des semaines...<br /> <br /> <br /> <br />