Méthode pour les citoyens en mal de vérité...

Publié le par LDT

Et pour les mauvais blogueurs comme moi qui se réveillent à quatre heures du matin avec une page blanche(Ca m'apprendra à voir des vieux films au lieu de me faire les doigts sur le clavier). Etre sociologue-psychologue professionel mais sans diplôme, ça n'ouvre pas de portes mais ça permet de comprendre pas mal de choses dans ce qu'on entend. Comme les mensonges par exemple. Les mensonges, les gens qui font ce double métier et qui ont un peu d'honnêteté intellectuelle savent les entendre. Ils résonnent dans la tête, comme un petit bruit dans le moteur d'une voiture qui fait arrêter le conducteur. Donc aujourd'hui, pour ceux qui ne savent pas déjà le faire, une petite leçon de détection de mensonges avec cet exemple, qui est fameux.

La règle absolue de la communication, terme moderne pour "propagande" tout comme la prise de contrôle du monde par une oligarchie sans foi ni loi est devenue la gentillette "mondialisation", c'est de dire ce qui plaît, et de ne pas dire ce qui ne plaît pas. La règle absolue d'une bonne contre-communication, aussi appelée combat médiatique, c'est de dénigrer tout "argument" de la communication adverse tout en faisant tout pour faire passer ses "arguments" comme étant les seuls bons.

Les règles statuées, il faut connaître donc les armes de la communication:

-Prétendre, mentir, faire passer des vessies pour des lanternes pour vendre une idéologie, un programme politique ou un produit ou service(l'avenir de la nation ou la lessive à acheter c'est le même communicant), pas besoin d'explication, tout le monde sait déjà j'espère comment on ment. Tout ce qu'il faut, c'est promettre et répéter la promesse quoi qu'il se passe jusqu'à ce que les gens l'acceptent.

-Savoir trouver ce que veulent les gens et le leur promettre. Si la promesse est infaisable, essayer de faire croire aux gens par répétition du même message de propagande qu'ils ont besoin d'autre chose que l'on peut leur donner ou que leur donner autre chose d'abord leur donnera ensuite ce qu'ils désirent, autrement dit détourner le sujet pour ne pas avoir à faire de promesses intenables.

Et les armes de la contre-communication:

-Premièrement, faire comme si toute attaque contre vous était fausse, quelle que soit la situation. Cela peut aller très loin, comme dans le cas d'un tueur la main sur le couteau dégoulinant de sang qui pendant que sa victime rend son dernier souffle enlève la moue colérique qu'il a sur le visage et sourit largement en disant: "Mais j'vous jure m'sieur l'agent, c'est pas moi! C'est un autre moi je suis juste venu pour prendre le couteau et vous le donner!" En règle suprême, toute attaque est fausse ou imméritée.

-Deuxièmement, quand l'attaque est indéfendable, comme dans le cas précédent(oui là tout de même, quelle que soit la bêtise du flic il ira en taule), il s'agit de dénigrer la propension de l'attaquant à attaquer. Dire après avoir employé des méthodes fascistes par exemple que celui qui l'accuse de fascisme est lui-même fasciste par exemple.

-Troisièmement, il s'agit s'il est impossible d'accuser de fascisme l'attaquant de prétendre que la faute commise était minimale, en parlant d'un point ridiculement petit de l'éventuel incident ou problème: par exemple, dans le cas d'une tentative de coup d'état de dix mille personnes, parler de la chose en déclarant que c'était "seulement quelques centaines de personnes hors de notre contrôle qui ont réussi à pénétrer dans le Palais de l'Elysée sans que y soyons pour quoi que ce soit" en omettant les neuf mille et quelques autres qui n'ont pas réussi à rentrer.

-Quatrièmement et je crois bien dernièrement, quand rien ne peut marcher pour défendre une faute commise par celui pour qui on communique, se taire. Le silence n'approuve rien, et n'admet pas non plus la défaite du fautif. C'est la dernière solution, ne rien dire et faire comme si l'on n'avait rien à se reprocher en ne répondant pas aux attaques immédiatement diminuées face à tant de "sagesse".

Minimiser, esquiver, invalider et ignorer les attaques sont les tactiques de défense des communiquants. Les tactiques d'attaques sont:

-Premièrement, utiliser tout détail véritable et inattaquable contre sa cible. Exemple, si un politicien corrompu a payé des frais personnels avec de l'argent de campagne, cinq mille euros pour le parti et deux cents pour lui-même en courses familiales et vingt en films de culs, ne parler que des films de cul(bon ça c'est plus comique qu'autre chose) ou de la drogue, l'alcool, les prostituées...tout ce qui est inattaquable et répugnant est un bon argument et doit être employé le plus possible.

-Deuxièmement, toujours exagérer. Si un homme parle d'autorité étatique, il doit être un fasciste. S'il parle de pouvoir de l'état sur les entreprises, c'est un communiste, s'il parle d'envoyer la police contre les racailles c'est un terroriste dictatorial. Peu importe comment, tout ce qui permet de coller un nom ignoble sur une personne est valable. La meilleure forme de communication, c'est d'ailleurs celle qui est si forte, si répétitive et si efficace qu'elle convainc une majorité dans le pays et permet d'installer une nouvelle idéologie en place(cf la Bienpensance avec l'antiracisme en 1984).

-Troisièmement, toujours agir comme si sa cible était un monstre d'une puissance et d'une cruauté incalculable. Dans le cas de la France d'avant les régionales, c'était de traiter Bobosancenot et son parti-pantin au service de la droite pour tuer la gauche du PS comme un "effrayant adversaire qui risquait presque de mettre le communisme au pouvoir mon Dieu quelle horreur craignez pauvres fous français et votez à droite"

-Quatrièmement et dans la même veine, quand vous avez plusieurs adversaires, trouvez le plus valable et le plus fort d'entre eux et faites en sorte de l'attaquer avant tout autre et d'aider les autres ne serait-ce qu'en ne les touchant pas. Cela met des boulets aux pieds des ennemis dangereux et fait passer les faiblards qui ne gagneront pas tranquillement devant eux.

-Cinquièmement, il faut toujours se trouver une cible. Même quand personne ne vous menace, cela permet d'accuser quelqu'un au cas où les vôtres commettraient une erreur. C'est toujours pratique, comme un sac à coups(ne me dites pas punching-ball, je hais le franglais).

J'en ai oublié quelques-unes je suppose, ici ou là. Mais le gros y est. Avec cette petite méthode, n'importe qui peut voir un article de presse et comprendre où a-t-on menti et pourquoi tant qu'il se sert de sa tête. Après tout il n'y a pas de recette miracle, ces quelques règles permettent seulement de comprendre comment marche la propagande communication. Le reste dépend de vous...mais si certains semblent perdus pour déjouer des mensonges évidents, renvoyez-les ici SVP, si je n'écris que pour ceux qui me connaissent, ça ne fait pas grand-monde!^^ Le rapport de Vidal-Naquet contre BHL est déjà un excellent exemple de ces vieilles tactiques toujours en place. 5H moins dix du matin. Bonne nuit.

Louis D. Tisserand

Merci à Carl de Canada d'avoir repris mon commentaire du Post et laissé mon lien, ça m'a fait plein de visites.

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